Microsoft annonce faire "cadeau" d’une Notre-Dame-de-Paris numérique "à l’État français"

La société annonce un partenariat avec la France, a appris France Inter ce lundi. La modélisation numérique devrait prendre un peu moins de deux ans selon le président de Microsoft.
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Microsoft, géant américain de la Tech, annonce lundi 21 juillet un partenariat avec la France pour numériser intégralement la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, a appris France Inter auprès de Microsoft. Son président Brad Smith est justement à Paris lundi pour signer une convention en ce sens avec Rachida Dati, ministre de la Culture. Ce projet à plusieurs millions de dollars est un "cadeau à l’État français" a indiqué Brad Smith, lors d’un briefing à la presse dimanche.
Cette Notre-Dame de Paris numérique sera identique au pixel près à l’originale, précise Microsoft. De cette façon, le monument sera préservé pour l’éternité dans son état de 2025 et cela permettra aux générations futures de le visiter virtuellement. Ce n’est pas une première pour Microsoft qui a déjà réalisé les numérisations du Mont-Saint-Michel et de la basilique Saint-Pierre au Vatican.
La modélisation de la basilique Saint-Pierre avait pris deux ans et elle avait été effectuée en partenariat avec une société française, Iconem. Et c’est cette même société qui fera la numérisation de Notre-Dame-de-Paris. Grâce à l’expérience acquise lors de la numérisation de la basilique Saint-Pierre, le président de Microsoft estime que la modélisation de Notre-Dame-de-Paris doit prendre un peu moins de temps, c'est-à-dire un peu moins de deux ans.
La multinationale, toujours dans le viseur de la Commission européenne pour des soupçons de violation des règles de concurrence, espère tirer quelques bénéfices de ce "cadeau" alors qu’elle cherche à diversifier les données d’apprentissage de ses intelligences artificielles, au-delà d’Internet. Microsoft est en effet victime d’un biais de taille : plus de la moitié du web est en anglais alors que c’est la langue maternelle de moins de 5% de la population mondiale.
Microsoft, dont un quart de l’activité vient d’Europe, a besoin de ressources en estonien ou en maltais. L'entreprise lance donc un appel aux bibliothèques, aux archives et aux universités pour obtenir le plus de documents possibles dans 10 langues européennes sous-représentées. La liste de ces 10 langues n’est pas encore arrêtée. Cela dépendra des propositions faites par les pays et structures locales qui pourront remplir un formulaire en ligne, accessible à partir du 1er septembre prochain.
L’idée est de "rendre leurs collections de textes accessibles [en version numérique] de manière responsable et éthique", notamment pour "l’expérimentation et le développement d’intelligences artificielles multilingues", précise un communiqué de Microsoft consulté par France Inter. Pour la multinationale, au-delà de préserver toutes ces ressources, c’est aussi une façon de s’assurer que ses IA sauront mieux se faire comprendre en Europe que celles de ses concurrents.
Francetvinfo